samedi 21 août 2021

Jouer avec les poupons

C’est différent dans un lieu d’accueil, surtout collectif, car les poupons sont destinés à passer de bras en bras et à être soumis à toutes épreuves. Ils n’ont pas forcément de prénom ou peuvent en changer au gré des joueurs. Mis à disposition de tous les enfants dans des espaces dédiés aux jeux d’imitation, ils sont tantôt simplement posés sur des tapis ou des étagères, tantôt bien installés dans des chaises hautes ou des lits à leur taille.

Dès que les enfants sont en capacité d’imiter, ils aiment répéter ce qu’ils vivent eux-mêmes dans leur corps : être pris dans les bras, lavés, habillés, peignés, nourris ou couchés. Vers 15 mois, « faire comme » donne lieu à des séquences très courtes : bercer, donner à manger, déposer le poupon dans un lit ou dans une baignoire. Ce jeu d’imitation ancre l’enfant dans la réalité et lui permet de développer des aptitudes sociales au travers de gestes et de paroles empruntés à sa vie quotidienne. Les enfants de plus de 2 ans réussissent de mieux en mieux à reproduire le contenu du « prendre soin » à la fois côté adulte et côté bébé. Ils s’adressent au poupon avec des phrases entendues dans la bouche des adultes : « Allez c’est l’heure du bain ! », « Mange c’est bon ! 








 Inconsciemment, les joueurs révèlent leurs désirs et leurs frustrations dans les comportements qu’ils prêtent au poupon ou dans leur manière de s’identifier au rôle de parent

Au début, le joueur se comporte avec le poupon comme avec n’importe quel autre jouet : il le prend, le porte à la bouche, déplace, le délaisse, le saisit à l’endroit ou à l’envers, le met là où il lui trouve un emplacement qui correspond approximativement à sa forme. D’où l’importance de choisir des poupons à la fois solides et légers, faciles à manier par les plus petits. 


Quand l’enfant entre dans le jeu symbolique, le rôle de l’adulte est d’être attentif à ce qui relève de sa vie affective mais sans jamais sur-interpréter. Heureusement que tous les enfants qui attrapent un poupon par les pieds et le rentrent tête la première dans le four du coin dînette ne sont pas eux-mêmes maltraités !


Bienfaits sur le langage: Les jeux de poupée donnent l’occasion à votre enfant d’utiliser le vocabulaire de la vie de tous les jours (ex. : parties du corps, sensations physiques comme la faim et la soif, vêtements, couleurs, grandeurs, formes). Durant le jeu, votre tout-petit peut aussi s’exercer à utiliser des prépositions telles que dans, sur et dessous (« Je mets le bébé dans son lit. ») et à poser des questions (ex. : « Où est le hochet du bébé? », « Pourquoi il pleure? »).

Bienfaits sur la motricité fine, le développement intellectuel et l’autonomie : Habiller une poupée, la nourrir, la coucher, lui donner un bain et la changer de couche sont autant d’activités qui permettent à votre tout-petit d’exercer sa motricité fine. En jouant ainsi avec sa poupée, il comprend aussi mieux l’importance de ces activités.



La poupée : pour les petits garçons  aussiTout comme les filles, les garçons aiment dès leur plus jeune âge nourrir, laver, promener… une poupée. Les experts du développement considèrent d'ailleurs qu’une variété d’expériences devrait être offerte à l’enfant, sans pression pour un comportement stéréotypé en rapport avec son sexe. Mais, chez les garçons le jeu de la poupée apporte-t-il les mêmes bénéfices en termes de développement que chez les filles ? Oui, bien sûr, estime Anne-Sophie Casal, car « tous les enfants, filles et garçons, ont besoin de se mettre à la place des grands (papa, maman, nounou...), d'avoir le pouvoir, de rejouer son quotidien d'un autre point de vue pour le faire évoluer en fonction de son envie et de son imaginaire ». Concernant l'inquiétude que peuvent avoir certains professionnels de la petite enfance face à un petit garçon qui joue à la poupée, la psychologue se veut rassurante « il ne faut absolument pas s'inquiéter, c'est au contraire très sain. Dans les crèches, filles et garçons jouent avec les poupons, c'est l'image de jeu dans notre société contemporaine qui l'estampille "jeu de fille". Il convient de laisser le garçon jouer et de rassurer les parents s'ils s'interrogent ».










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